En hommage à tous les chapelains, fidèles serviteurs de Dieu et de la Vierge Marie, qui avec les pèlerins de tous les temps ont su faire garder au Schauenberg sa vocation première de refuge et de prière.
En reconnaissance à M. l'abbé Sigismond Kueny, curé de Pfaffenheim, pour la rénovation du Pèlerinage qu'il a menée à partir de 1960 avec les habitants du village de Pfaffenheim.

          L'Association " Le Schauenberg"
              Lundi de Pentecôte 1983

" Depuis un temps qui passe la mémoire des hommes,il a plu à Dieu de manifester en cet endroit  par des prodiges sa gloire et l'honneur de la Mère de l'Homme-Dieu."
                                                Steffan, avocat 1784

Dessin de couverture réalisé par M. Jean Schellenbaum

                                        Unser Schauenbarg

Wer kennt net àm Vogesarànd
Da Wàhlfàhrtsort, gebettet en ra Felsawànd
Umgah met Wald, a wohri Fàrwabràcht
G'stetzt met ra stàrka Mûr vu d'r Abschluss màcht
Us witter Ferna sahn er dia Kàppal, em wissa G'wànd
A blaui-grian Glockatermla schauit oi ens Lànd
S'Alter han em gah dia Fàrwa hett
As esch kei Zwiefel, s'esch d'Arwet vu m'a Kupferschmett
Un nun ehr liavi Pelger, wia heisst dàss Meisterwark
Ech nenn 's aifàch unser Schauenbarg

Vor viela Johra wia uns G'schechta lehrt
Han uns'ri Vorfàhra da Ort scho g'ehrt
Gànz em Anfàng het m'a da Barg àls «Hohbourg» kennt
Speter het m'a n'a «Schowenberg» g'nennt
1400 het a Einsiedier nàmen's «Uldarikus» sech dert àasasig g'màcht
Glich druf d'erscht Kàppal boja, schwar het er g'schàfft
Anno «1483» esch d'r Muatter Gottes erkennt wura dia Kàppal
Dia Nochrecht het sech verbreitet en d'r Umgawung gànz schnall

Pelger senn kumma sogàr us 'm Nochberslànd
Vu Hessen, dert har, oi unser Knàdabeld stàmmt
Liawi Laaser, wenn eich dia G'schecht entresiart
Wàs en da folgenda «500» Johr esch pàssiart
A geduliga Mann d'r Herr Keller het met Frait
Alli Ereignissa en dam Biachla i getrait
Em derfa mer merci saga fer dàs entresànta Wark
Er het's g'màcht us liab zu uns'rem Schauenbarg

Nun mecht ech plauidra ehr guati Litt
N'a bessel üs uns 'rer Zit
Verzehl 's d 'r Jugend, maint si, s'esch net wohr
Un doch s'esch pàssiart vor knàpp fufzig Johr
Wenn àm Morga àm femfa d'Natur erwàcht
D'r erschta Sunnastràhl d'r entgega làcht
Vum Kerchturm hersch scho d'r Glockaglàng
Usem Bett, Jung, zieh dech an
Un scho senn mer màrschiart wia uns 'ri Ahna
D'r Roosakrànz batta, voruss Kritz un Fàhna
So zwàtz 'la mer dur Rawa un Wàld
Am Teufelstei han mer g'màcht a Halt
Mer müan doch àlli a bessel verschàppa
Um d'schwerscht Etàppa noch zu pàcka
Awer bol druff lànda mer, s'Harz klopft wia a Uhrawark
Drowa uf uns'rem Schauenbarg

Manchi Johra senn sitter entschwunda
Emmer neja Pelger han der Wag zu dam Wàhlfàhrtsort g'funda
Salbstverstandlig s 'het allés g'schàngschiart
Si kumma nemm uf Schustersràppa, meischt motorisiart
Nur eins esch glich geblewa, er kenna schoja
Kummer un Sorga wu m'r d'r Muatter Gottes à vertroja
Wàs uns s'schecksàal oi màg b 'schaara, manchmol schehn, manchmol àrg
Zuaflucht fensch du emmer uf uns'rem Schauenbarg

Jetz erlauiwa mer noch a Wort ewer d'Rénovation z'berechta
Ech fàss mech kurz, as gab a zua lànga G'schechta
Schprechwort sait: wenn net üsbessert wurd em Hüss
Luagsch bol zu da Lécher nüss
Da Fàll hetta mer erlabt uf em Schauenbarg
Wara d 'Pfàffenheimer Berger net an 's Wark
Met uns'rem Herr Pfàrr, als Triebfader, a unermiadliga Mann
Geht d'Arwetguat un ràsch voràn

Was do net allés sech g'andert het, Kàppal, s'Pelgerhüss, wunderbàr g'màcht
Dallage henta. Dallage vorna, eweràll wurd g'schàfft
A mol han mer g'maint jetz esch rüaj, wan uns uf d'Loorbeera setza
0 weh.! A Mür esch zamma g'rumpelt, dia het uns wohi mâcha d'schwetza
Doch glich druff, a Equipe steht, Beckel un Schuffel en d'r Hànd
Um uf z'ruma, Grund un Stei vu d'r àlta Wànd
A guati Firma het's d'r no ewernumma
Un so het unser Schauenbarg, a neja Mûr bekumma

Doch der Gepfel vu dam All, esch g'seh d'r Changement vu Schîra un Stàll
Denn do drüss het's gah a bràchtiga Pelgersàal
Wu jetz do steht schehn g'schtrecha, so stolz
Met sina Fanschter un Deera üs Eichaholz
Allés het klàppt wàhrhàftig a Trauim
Fer dàs mùan mer oi merci saga em Architekt d'r Herr Schellenbaum
Merci noch a mol en alla wu met g'holfa han, tàtkràftig un stàrk
As esch, un blibt, «unser Schauenbarg».

                                              Bernard ZINK
          Président de l'Association «Le SCHAUENBERG»

                                                   Le site et les voies d'accès

Qui ne connaît le Schauenberg, au-dessus de Pfaffenheim, entre Colmar et Rouffach ?

Qui, de près ou de loin, depuis la plaine ou les coteaux du vignoble n'a eu un regard vers ces bâtiments clairs, accrochés au flanc de la montagne, qui semblent veiller sur les villages des alentours ?

Dans ce coin de Haute-Alsace, le pèlerinage Notre-Dame du Schauenberg se situe au milieu d'un paysage favorisé par la nature, riche d'art et d'histoire.

Comment peut-on se rendre au Schauenberg ?

L'automobiliste quittera les quatre voies de la RN 83, à la hauteur de Pfaffenheim, traversera ce village de vignerons et empruntera la petite route qui monte en serpentant entre vigne et forêt, et qui conduit au parc de stationnement du Pèlerinage.

Là, en bordure de forêt, il laissera son véhicule et par un chemin ombragé, après trois cents mètres, il atteindra le Schauenberg.

A pied, le pèlerin aura le choix entre les nombreux sentiers, bien entretenus et bien signalés, qui lui permettront d'y monter sans fatigue.

Certains sentiers, tantôt dans les vignes, tantôt en forêt, empruntent par endroit, les anciens chemins de Croix, par lesquels les paroisses des alentours: Westhalten, Gueberschwihr, Rouffach et Pfaffenheim montaient autrefois en pèlerinage

La montée au Schauenberg, par la beauté du site, la pureté encore conservée de la nature, le silence régnant sur le vignoble, invite le marcheur au calme et à la réflexion, et le pèlerin à la prière.

Puis, après un dernier passage en forêt, c'est l'éblouissement !

Que l'on arrive par la chapelle ou par la salle des pèlerins, on est immédiatement surpris et charmé par la luminosité du lieu.

Des deux terrasses supérieures, l'une située devant la chapelle, l'autre devant la salle des pèlerins, la vue sur la plaine est exceptionnelle. Vers l'est, on reconnaît le massif volcanique du Kaiserstuhl et la Forêt Noire ; par beau temps, on peut distinguer la flèche de la cathédrale de Strasbourg, et, plus près, celle de la Collégiale St Martin de Colmar, ainsi que le clocher du «Munster» de Brisach.

En regardant vers le sud, on peut apercevoir, par très beau temps, les cimes enneigées des Alpes de l'Oberland Bernois.

  Les origines du pèlerinage.

Les recherches entreprises à ce jour pour situer les origines du pèlerinage N.D. du Schauenberg n'ont pas encore permis de déterminer avec précision ni la date de la fondation, ni les circonstances dans lesquelles elle a eu lieu. Divers documents permettent cependant de s'en faire une idée assez exacte.

Il s'agit, d'une part, de renseignements contenus dans les ouvrages d'historiens spécialisés, dans les annales de couvent ou dans les archives paroissiales, et d'autre part de documents authentiques tels que l'original de la lettre adressée en 1483 par les habitants de Pfaffenheim à l'évêque de Bâle et sa réponse, ainsi que de nombreux manuscrits du XVI l le siècle, en langue française ou en allemand.

A ces éléments dont l'authenticité et le fondement historique ne peuvent être mis en doute, se Juxtaposent deux légendes, que les populations se sont transmises oralement depuis longtemps.

La première de ces légendes rapporte que vers l'année 1400, les habitants de la plaine virent la montagne, appelée Hohburg, en feu. Terrifiés par cette vision, ils s'écrièrent: «Schau an Berg», c'est à dire «regarde la montagne».

Certains crurent que la forêt était en feu, mais par la suite, ils se rendirent compte qu'il n'y avait aucune trace d'incendie. Ce phénomène dut paraître étrange aux habitants de la contrée, qui continuèrent d'appeler cette partie de la montagne le Schauanberg, devenu plus tard le «Schauenberg».

Des points de vue historique et chronologique, cette légende du «feu dans la montagne» doit nous conduire cependant à rechercher dans deux directions.

1° La tradition populaire situe cet incendie vers 1400, or dans le «Liber Vitae» de l'église de Rouffach, il est déjà fait mention en 1334 du nom «Schauenberg» donné à cette montagne.
2°  «Le Trifolium Seraphicum in Alsatia florens» du notaire apostolique Joseph Schweigheuser, dès les années 1767 et 1770 cite le «Mons Visionis» appellation jadis donnée à la montagne située au dessus du village de Pfaffenheim et on y fait allusion au «buisson ardent»

D'après une autre légende, un chevalier d'Alsace aurait promis de faire construire une chapelle en l'honneur de la Vierge Marie, pour la remercier de l'avoir protégé durant son pèlerinage en Terre Sainte. Il tint sa promesse et se serait rendu dans les environs de Rouffach, afin de chercher un endroit convenable, situé à flanc de montagne. N'arrivant pas à arrêter son choix, un jour, alors qu'il se trouvait entre Pfaffenheim et Gueberschwihr, il aurait entendu une voix mystérieuse lui dire «Schau am Berg» - regarde la montagne !

En même temps, une flamme se serait élevée au dessus de la montagne. A son arrivée au sommet, le chevalier aurait trouvé sur le sol, une statue qui sortait de terre, entourée de flamme. C'est à cet endroit précis qu'il aurait fait construire la chapelle.

Ces deux légendes n'apportent aucune précision historique supplémentaire, mais ce dont on est certain, c'est que le choix de l'endroit et la volonté d'y installer un sanctuaire ont eu leurs racines dans le peuple.

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Table des matières
Unser Schauenberg
Le site et les voies d'accès
Les origines du pèlerinage
La première chapelle
Le premier «Miracle» connu
La demande des habitants de Pfaffenheim en 1483
La reconnaissance officielle du pèlerinage en 1483
La seconde chapelle
La disparition de la première statue
Les Récollets de Rouffach
La Convention du 31 mars 1704
Les Pères Franciscains au Schauenberg
Le contrat de 1766
Le Schauenberg à la Révolution
Le Schauenberg «Bien national»
Le retour de la statue - la translation en 1811
Un nouvel essor à partir de 1843
La guerre de 1870
Le centenaire de la translation 1911
Le vol de la statue en 1912
Le Schauenberg durant la grande guerre
Le Schauenberg entre les deux guerres
La bénédiction des cloches en 1935
Le Schauenberg après la seconde guerre
La rénovation du Schauenberg après I960
Plan et descriptif de la chapelle actuelle
Les curés et vicaires de la paroisse de Pfaffenheim
Bibliographie