LE SCHAUENBERG.

CINQ SIECLES D'HISTOIRE ET DE DÉVOTION

Cet article tiré des Archives de l'Eglise d'Alsace 1988 est de Mr Bernard KELLER,
Société d'Histoire de l'Église d'Alsace. Le champ en jaune reproduit les notes.
 

N.D. du Schauenberg, pèlerinage, situé à 410 mètres d'altitude, sur le flanc d'une colline sous-vosgienne, entre Gueberschwihr et Pfaffenheim en Haute-Alsace, fête en 1983 le 500e anniversaire de sa reconnaissance officielle par les autorités ecclésiastiques de l'époque, comme lieu de culte et sanctuaire marial. Il est connu pour la qualité de son accueil, pour le calme du site, où le regard découvre une partie de la plaine d'Alsace et s'arrête vers le sud aux premiers contreforts des Alpes Bernoises, et enfin, pour le recueillement qui y règne.
Son rayonnement s'étend bien au-delà de l'Alsace. Nombreux sont en effet les pèlerins pour qui N.D. du Schauenberg représente un jalon dans leur vie spirituelle. Ce chapitre se propose de tracer les principales étapes du cheminement de ce sanctuaire au fil des siècles. Afin de ne pas nuire à la clarté de cette évocation, tout en respectant fidèlement l'exactitude historique des faits cités, certains passages sont étudiés plus en profondeur et font l'objet de chapitres particuliers, déjà parus ou à paraître.

Plan du chapitre :
Introduction
I. De l'ermitage à la chapellenie
II. L'apport spirituel des Franciscains au 18° siècle
III. Le Schauenberg, pèlerinage paroissial depuis 1811
Conclusion.


  I. DE L'ERMITAGE A LA CHAPELLENIE

On ne connaît pas grand'chose de la période antérieure à 1441. A l'endroit qui s'appelle Schowenberg (1) se trouve dans les premières décennies du 15e siècle, une petite chapelle et une maisonnette. Un ermite nommé Uldaric y vit et y vénère son Saint Patron(2). I1 semble donc qu'à l'origine on prie St Uldaric dans cet oratoire.

  Très vite cependant, la chapelle est dédiée à la Sainte Vierge. En effet, mention en est faite dans le « Liber Marcarum » de l'Evêché de Bâle, d'un chapelain de « Sainte Marie du Schowenberg » (3). Il est probable qu'une activité religieuse suffisamment intense règne au Schauenberg pour que son rayonnement dépasse les paroisses voisines. C'est en 1446 que se situe un épisode rapporté par les Pères franciscains au 18° siècle. Un envoyé d'une Landgräfm de Hesse vient au Schauenberg pour y prier et demander la guérison de la Princesse (4). L'annonce de la guérison de cette personne, atteinte d'un mal inguérissable à l'époque, se répand dans la contrée et il est certain que le caractère miraculeux de cet événement attire les populations des paroisses environnantes et même plus éloignées, à venir en pèlerinage au Schauenberg.

Il s'agit là de la première manifestation de la dévotion mariale en ce lieu qui soit rapportée dans un récit : « le messager de la Landgräfin, après avoir déposé la statuette de la Vierge Marie sur l'autel de la petite chapelle, y prie pour obtenir la guérison de la Princesse ».

Quelle est l'importance des activités de ce lieu de culte ? Qui en est le responsable ? On n'a pas de réponse. Cependant il existe bien et il accueille des fidèles, et des dons lui sont faits. En 1471, un certain Lienhard Freth lègue à la chapelle du Schauenberg des prés et des vignes(5). La fréquentation de la chapelle doit devenir plus importante puisque les responsables de Pfaffenheim se préoccupent en 1483 de régulariser la situation. C'est cette démarche auprès de l'évêque de Bâle qui nous permet d'avoir le premier écrit sur l'organisation des messes et des célébrations au Schauenberg (6). Le document adressé à Gaspard zu Rhein constitue un habile mélange de propositions, de flatteries, de descriptions souvent avantageuses où les préoccupations voire les intérêts matériels voisinent avec des débordements de piété d'une sensibilité parfois naïve. Le contenu de cette demande est bien entendu accepté par l'évêque (7).
Ce document est le premier du genre, qui nous apporte des informations sur la nature du service liturgique offert aux pèlerins par le chapelain du Schauenberg(8). Deux fois par semaine, le Saint Sacrifice doit être célébré par le chapelain et aux fêtes de la Vierge, il y chante une grand'messe. Le vocabulaire et la terminologie utilisés dans cette requête adressée simultanément à la hiérarchie « spirituelle » et en même temps au pouvoir temporel, permettent d'imaginer l'esprit de piété et aussi celui d'opportunité qui conduisaient les responsables du village de Pfaffenheim. Une définition donnée pour la messe « l'auguste sacrifice de la Sainte Messe, qui accomplit l'excellence du très Saint Sacrement contenant véritablement le corps de notre Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin entre les mains du prêtre à l'autel...», affirme clairement le sens donné à la célébration comme acte sacramentel et l'importance de la notion de « sacrifice ». Ce document permet aussi de se rendre compte qu'en 1483, il n'y a aucun prêtre spécialement attaché à la chapelle du Schauenberg. Il confirme également que l'autel de la chapelle est « dédié à l'honneur de notre Dame ». On peut y voir aussi l'expression du souci des signataires de veiller à ce que la chapelle du Schauenberg reste rattachée à une paroisse, et plus particulièrement à la paroisse de Pfaffenheim. Le premier chapelain du Schauenberg se nomme Jean Hubschinhans (9). A partir de ce moment, le nombre des fidèles augmente et en 1515, on procède à la construction d'une nouvelle chapelle, plus grande(10).

Une légende situe à cette date une intervention du Diable qui pour empêcher la construction de la chapelle, jette une pierre du lieu dit « les Druides » situé au dessus du Schauenberg, espérant ainsi en détruire la construction. Mais la tradition populaire rapporte que, durant sa trajectoire, la pierre devient molle et ne cause aucun dégât dans sa chute. On peut encore voir, aujourd'hui, une grosse pierre, appelée la « Pierre du Diable », portant les empreintes des doigts du Diable et située à une centaine de mètres en contrebas de la chapelle (11). Il n'existe que peu de renseignements sur cette deuxième chapelle. La guerre des Paysans ne semble pas l'avoir touchée, alors que le petit couvent du St Léonard situé en contrebas du Schauenberg est incendié.

La récente découverte d'une image qui concerne incontestablement le Schauenberg, apporte un élément nouveau (12). Cette image représente-t-elle la statue qui se trouve dans la chapelle ? Rien ne permet de l'affirmer, mais il est cependant certain que vers la fin du 16e siècle, une statue est exposée dans la chapelle (13).

Le fait que l'évêque de Strasbourg se rende régulièrement à la chapelle, alors qu'il séjourne dans son château d'Isenbourg, prouve que le lieu de culte est ouvert et accueille les pèlerins. Une activité certaine règne donc au Schauenberg vers le milieu du 17e siècle. En plus de l'accueil de pèlerins ou de visiteurs(14), la chapelle est le lieu privilégié des Pfaffenhémiens qui y montent régulièrement en procession, à partir de l'église paroissiale. Les fêtes ne manquent pas (15). Le dimanche des Rameaux a lieu au Schauenberg un office de prière au cours duquel le curé de Pfaffenheim doit faire un sermon. De même à toutes les fêtes de la Vierge, la paroisse se rend en procession à la chapelle du Schauenberg, puis dans l'après-midi, se retrouve dans l'église du village pour l'office de Vêpres.
Le mercredi de la « semaine de la Croix », le Schauenberg accueille également la paroisse. Chaque maison de Pfaffenheim doit participer à la procession à raison d'une personne d'âge mûr, et faire l'offrande sous peine d'amende d'une livre de cire. Ce jour n'est cependant pas une fête d'obligation. Plus généralement, un prêtre de Pfaffenheim monte tous les samedis « dire » une messe. Enfin le 28 décembre, à la fête des Saints Innocents la paroisse monte solennellement au Schauenberg, pour accomplir un vœu formulé au temps ou la peste sévissait à Pfaffenheim. Il faut préciser que la montée en procession, par l'ancien chemin de procession- nécessite en moyenne une heure de temps, et que certaines processions commencent en marchant nu-pieds.
D'autres paroisses de la contrée connaissent aussi le Schauenberg. En 1655 la paroisse de Turckheim vient en procession pour prier la Vierge. La chapelle doit probablement être trop petite pour accueillir les fidèles. C'est pourquoi en 1685, on commence la construction d'une nouvelle. L'agrandissement de l'ancienne chapelle de 1515, dirigée ouest-Est, doit certainement  poser le problème de la place nécessaire, à flanc de montagne ; ce qui explique le changement d'orientation de la nouvelle construction qui est tournée, Sud-Nord. Les travaux cependant ne se déroulent pas comme les responsables de Pfaffenheim le souhaitent. C'est ainsi que le prévôt de Pfaffenheim et le curé s'adressent aux Pères Franciscains du couvent de Rouffach (16)  Ceux-ci entreprennent et terminent  la construction qui est sensiblement celle de l'actuelle chapelle, bâtie sur le terre-plein maintenu par un imposant mur, surplombant les jardins en terrasses, à l'image du site d'Assise.
  Le 11 juillet 1695, Gaspard Schnorff, coadjuteur de l'évêque de Bâle consacre la chapelle avec ses quatre autels, l'autel principal dédié à la Vierge de l'Assomption, l'autel latéral gauche à st Joseph, le droit dédié à St François d'Assise et à St Antoine, et un autel à St Uldaric. Ce dernier se situe vraisemblablement dans le chœur de l'ancienne chapelle, c'est-à-dire à l'emplacement de la chapelle où se trouve actuellement le retable de Saur. Ce même jour l'évêque confirme quelque 170 personnes, consacre un calice et donne la tonsure à Jean-Joseph Doyen, originaire de Ribeauvillé.(17). Le fait que l'un des autels soit dédié à St François d'Assise et à St Antoine de Padoue permet de penser que les moines Franciscains du Couvent Ste Catherine de Rouffach ont déjà un certain rayonnement dans les paroisses environnantes (18). Entre 1653 et 1659, ils sont même chargés de la paroisse de Westhalten (19). Vers cette époque aussi, entre 1696 et 1702, l'une des processions régulières de la paroisse de Rouffach, avec Ursus Henner comme curé, monte au Schauenberg, le jour de la St Mathieu.(20)
Quelques années plus tard, en 1709, alors que les Franciscains desservent le Schauenberg, les magistrats de Rouffach envoient à leur curé une délégation composée de " zwey Herren des Rats une zwey Zunffmeister", afin d'obtenir qu'il organise une procession au Schauenberg. Leur intention est d'aller prier le Vierge Marie " dass Sie wolle Bey ihrem lieben Sohn, unserem Heyland und Erlöser, erbitten, umb die nachlassung uns angetroheter straff und dan dass wetter sich Bessern mochte" (21)

 
(1) L'appellation « Schowenberg » apparait pour la première fois dans le « Liber vitae » de la paroisse de Rouffach, rédigé avant 1334 : « XV id. Augusti obiit Gertrudis, que legavit IIII scados pro XX d. quorum III siti sunt in Schowenberge...» Cf Th. WALTER, in Alemannia, nouvelle série, t.7, Fribourg, 1906, p. 39.
(2) Le Trifolium Seraphicum in Alsatia florens du Notaire Apostolique Joseph Schweiheuser en 1760 donne : « Mons Visionis, seu Schauenberg circa annum 1400 construebatur ibidem a pio quodam eremita, cujus nomen erat F Uldaricus, domuncula et capella ex motivi, causa et ratione quia paulo ante a vicinis et circum jacentibus pagis et hominibus conspiciebatur mons, ubi hodiedum consistit ecclesia Schauenbergensis, quasi foret igneus comburens et consumens omnia quia tamen ignis uti ex post compertum, nec in minime quid laesisset, haud absimilis igni illi qui in rubo apparuit Moysi, Exodi 3. Vicini dum haec vidèrent et oculis inspicerent prae admiratione exclamabant :Schau - am - berg ; ab eo tempore locus ille nomen tolit Schauenberg. Visio haec permovit memoratum Fratrem eremitam ut in eo monte extrueret casam seu domunculam una cum capella in honorem sui patroni sancti Uldarici. Haec visio praesagium erat plurimorum miraculorum quae mirabilis Deus ibidem in futuris temporibus operari vellet e quibus primum elucet illud quod anno 1446 contigerat, prout id constat non tantum ex archive Schauenbergensi, sed etiam ex documentis civitatis Rubeacensis, ubi authentica scripta et litterae asservantur et in hune modum loquuntur » Le Trifolium cite « Mons visionis » où l'allusion à l'image du Buisson Ardent est évidente. La légende du feu dans la forêt, et l'exclamation des habitants de la contrée « schau an den berg » ont leur origine évidemment avant le 18e siècle.
(3) Cf Trouillat: Monuments de l'histoire de l'ancien évêché de Bâle, Porrentruy, tome V 1867, p. 13-14 : « Rector in Pfaffenheim : xx Marc. Item vicarius ibidem: VIII Marc. Item Capellanus sancte Marie : IIII Marc. Item Cappellanus prioris missae : IIII Marc. Item Cappellanus sancte crucis : II Marc. Item Cappellanus sancte Marie Capelle in Schowenberg IIII Marc". Les revenus approximatifs indiqués par le Liber Marcarum- servent de base au calcul des droits d'investiture.
(4) Trois documents, sensiblement de la même époque nous rapportent l'épisode de la Landgräfin de Hesse. Il s'agit d'abord de la Chronilogia  Provimciae Argentinae, continuée jusqu'en 1756 par le P. Valentin Bambach en 1798. D'après le Fr Ignace-Marie O.F.M., dans le Bulletin Ecclésiastique du diocèse de Strasbourg, numéro 15 du 1° août 1932 et suivants le premier document se trouve au couvent des Franciscains de Salzbourg. et le second est conservé aux archives du couvent Sainte Anne de Munich. Le 3°document auquel se réfèrent les historiens du Schauenberg au 19° siècle est l'ouvrage de Schweigheuser, le Trifolium Seraphicum, dont le premier manuscrit autographe date de 1767. Cet exemplaire est conservé à la bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg. Il est intéressant de comparer les deux récits les plus connus. Celui extrait du Trifolium et celui du P. Chérubin Mayr. Schweigheuser écrit : « Cum praefato anno quaedam serenis sima principissa ex Hessen graviter decumberet, tune in somnis admonita ut imaginem  Beatae Virgmis Mariae quam hactenus in sua caméra coluisset, ex voto curaret portari ad montem Schau-am-berg  nomunatum quod inde pristinam recuperatura esset sanitatem. Mox expergefacta mente et spiritu
exhilarata, eodem mane in commisis dédit cuidam tabelario ut imaginem Beatae unacum praenobili oblatione deferret ad montem Schau-am-berg et nomine ipsius oblatam Deo offeret. Tabellarius, postquam votum fideliter et dévote executus fuerat, tunc extemplo serenissima principissa in  Hessen reconvaluit et pristima restituta est sanitati.Cum vero tabellarius, peracta  peregrinatione discedere et imaginem Beatae, prout et injunctum fuerat secum domum reportare cogitaret, regabat F. eremitam, in cujus capella votum exequzabatur, ut imaginem Beatae sibi extradere et ejus perae imponere vellet. Verum nec unus nec alter nec ambo insimul, praefatem imaginem Beatae Mariae perae imponere valuerunt, non sine manifesta Dei dispositione, ut haec imago remaneret m monte, ubi plurimi in variis necessitatibus et angustiis Beatam Virginem Mariam dévote invocantes, varia a Deo bénéficia ac gratias consequuntur. Quae ipsissima imago hodiedum adhuc in dicto gratioso loco conspicitur, quae quidem ab anno 1446 usque ad annum 1683 in capella sancti Uldarici venerationi et cultui Christi fidelium exposita erat...».

Le texte de la Chronologie de la Province de Strasbourg est le suivant « An 1446 Landgravia quaedam Hassiae, ex morbo periculose decumbens, cum medicorum judicio de ejus salute jam actm esset, ad auxilium de caelo petendum arimum convertit, in sommo admonita ut si pristinae sanitati cuperet reddi,  votum conciperet, Iconem seu parvam B.V. Mariae statuam, quam in oratorio suo domestico venerabunda custodiret, translittendi ad dictum ad dictum montem Schaubergensem. E sommo ad se rediens Landgravia,' nuntium cum sacra icône et oblatione ablegat,' qui monte invento et conscenso eamdem in praefati sacelli altari deposuit. Et ecce eodem die :  et hora Landgravia sanitatem recuperat. Dum vero nuntius reditum parat et sacram Iconem ut erat jussus,, ab altari amovere et referre pertentat, eamdem immobilem experitur, et, advocato etiam in subsidium eremicola, tollere in cassum laborat. Iconem proin ibi relinquens, domum remeat et Landgraviae rem gestam enarrat, quae supernam intelligens manum, optime contenta, Deum in Virgine Matre sui sospitratice mirabiliter, quoad vixit depraedicare et laudare perexit ». Tous les deux situent cette guérison en 1446 et mentionnent  la Landgräfin de Hesse. Il s'agit de Anne Marguerite de Saxe, épouse de Louis l°, dit le Pacifique. La version que les Récollets du Schauneberg font  figurer dans le « Geistlicher Wegweiser » de 1763, 9° édition, p. 5 et 6, décrit cet épisode en langue allemande et se sert du mot « Bildlein » qui peut évoquer aussi bien une petite image qu'une statuette. Ils précisent  que leurs sources proviennent des archives du Schauenberg et des écrits des greffiers de l'obermundat de Rouffach.

(5) Cf Th. WALTER, Urkundenbuch der Pfarrei Rufach. Rouffach 1900.
(6) Document avec sceau conservé aux ADHR, fonds Schauenberg. Photographie en pages centrales dans la plaquette éditée en 1983 pour la commémoration du cinq centenaire de la reconnaissance de la chapelle du Schauenberg par l'évêque de Bâle.
(7) Document conservé aux ADHR, fonds Schauenberg.
(8) La lettre des Pfaffenhémiens fera l'objet d'un chapitre particulier.
(9) Cf Th. WALTER.
(10) Cf Archives paroissiales de Litzler et Muller. Cette deuxième chapelle est construite dans le sens Ouest-Est, c'est-à-dire comme la chapelle primitive. On peut situer son emplacement sensiblement à l'actuelle chœur de la chapelle latérale, qui abrite le retable. Elle a été longtemps dédiée à St Joseph. De style gothique, sur l'un des piliers figure le millésime 1607.
(11) Le rocher, appelé « Pierre du Diable » (Teufelstein) se trouve à la jonction des chemins de croix venant de Pfaffenheim et de Rouffach.
(12) Cf article de F. LOTZ et L. SCHAEFLI dans Almanach de Sainte Odile 1983. Il s'agit d'une image trouvée en 1976, collée dans un bréviaire du 16e siècle, de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, une xylographie représentant une Vierge à l'Enfant dans une gloire. Les armes de Pfaffenheim figurent dans le coin inférieur droit et dans le bandeau supérieur, on peut lire : « Unser liebe frau von dem Sehowenberg bei pfaffenheim ». La gloire entourant la Vierge et la couronne sont en jaune, le manteau en bleu-clair, la robe de la Vierge, le toit et le clocheton de la chapelle sont en ocre, et le sol et le toit de la chapelle sont en vert. Cette xylographie, vraisemblablement en taille douée, mesure 15 sur 9,4 cm. D'après L. Sehaefli, « il semble qu'on puisse la situer aux confins des 15e et 16e siècles, bien que l'on puisse aussi supposer qu'elle soit postérieure de quelques années ». Il est possible que cette image ait été produite pour aider le financement des travaux de construction de la chapelle de 1515.
(13) ADBR, fonds de l'évêché. Un échange de lettres existe entre le prévôt de Rouffach et l'évêque de Strasbourg, Jean IV de Manderscheidt-Blankenheim, dans lequel il est question de la statue de N.D. du Schauenberg. Le Fr. Ignace-Marie, O.F.M., signale dans le bulletin précité (p. 400) que Th. Walter a attiré le premier l'attention sur deux lettres écrites en allemand, durant le mois d'avril 1590 (Alemannia, 1906 p. 40). Lors d'un séjour dans son château d'Isenbourg à Rouffach, l'évêque de Strasbourg qui a voué un culte particulier à N.D. du Schauenberg découvre avec stupéfaction, que la statue a été changée. (L'histoire de la statue fera l'objet d'un chapitre ultérieur).
(14) Cf F.J. MONE, Quellensammiung der badischen Landesgeschichte, t.2, Carisruhe, 1854, p503 : « G. Gaisser, abbé de St Georges dans la Forêt Noire (1595-1655) nous apprend dans son journal, qu'il a séjourné au couvent voisin de St Mare du 14 au 20 août 1624 et du 6 août au 7 octobre 1627. Il note « F. Theobaldus Tanzer adest, heremita montis b.v. Mariae am Sehowenberg supra Pfaffenheim. Is, mansione sua per Lotharingos emotus requirebat aliam domum ; ad 30 et plures annos militiam erat secutus, praecipue Hispanicam ». Cf également Th WALTER St Marx, Strasbourg, 1911, p. 46-47.
(15) Cf Kirchenordnung de Pfaffenheim 1661, ADHR.
(16) Christophe Friess, gouverneur de l'Obermundat de Rouffach, Jean-Jacques Pipion, curé de Pfaffenheim et le P.Polychronius Blest, gardien du couvent de Rouffach, s'adressent en 1690, au coadjuteur de l'évêque de Bâle, Jacques Rinck de Baldenstein, pour obtenir l'autorisation de confier le Schauenberg aux Pères Franciscains du Couvent Ste Catherine de Rouffach en veillant à bien préciser les droits et les charges respectives de la paroisse de Pfaffenheim et celles des Franciscains.
(17)Cité par F.Ignace-Marie, d'après Archives cantonales de Berne: ' Iter visitationis R.P. et Ampl. .DD Episcopi Caspari Epi Chrysopolitani...factae a.1695" et " Die 11a Julii advenit mane in Schauenberg et ibi consecravit Ecclesiam cum quatuor altaribus; 1. in honorem B.M Virginis Assumptae, 2. a cornu Evang. in hon. s.Jospeh, 3. a corni Epist.in, hon. S. Francisci Xaverii ( c'est une distraction du secrétaire; il faut lire: Assiensis) et s. Antonii, 4. in hon.S. Uldarici. Confirmavit ibi 170 personas, consecravit etiam unum calicem et dedit primam tonsuram Johanni Josepho Doyen ex Rapperschwier".
(18) Cf Kirchenordnung de Pfaffenheiùm 1661:" Item le dimanche des rameaux et le Jeudi Saint ( hohe Donnerstag) les curés ont toujours reçu de l'aide des Pères Franciscains de Rouffach pour la confession... le vendredi saint, les curés et les Pères ont régulièrement lu la passion en entier ou en partie et par ailleurs fait la cérémonie habituelle auprès de la tome du Christ..."
(19) Cf Th.Walter, Urkunden der Stadt Rufach, Rouffach 1908, t.1,p.257
(20) Cf archives de Rouffach, cité par Th Walter:" Processions: in festo s. Marci ad s. Marcum, ss Philippi et Jacobi ad s. Valentinum, inventationis et exaltationis ad vallum pastorem, s.Georgii ad s. Georgium; feria 2a ad ecclesiam parochialem Rubeaci, 3a ad ecclesiam Bollenberg, 4a bleibt man daheim. In ascensione peragitur actus ascensionis domini quo finito cantatur Te Deum vespero vel rosarium, si nulli cantares adsint. In festo S. Urbani circa bannum cum venerabili, In festo corporis Christi fit processio cum venerabili per pagum in die octava circa ecclesiam. In fest s. Mathei ad Schauenber propter antiqum votum parochiae tempore pestilentiae factum et viri detectis capitibus. Fer.4.post pentecostes ad Thirenbach, In festis visitationis, assumptionis et nativitatis B.M.V. ad vallem pastorem vel Schauenberg. Festum dedicationis celebratur primo dominica proxima post 2am Julii, deinde dominica ante festum S.Martini.
(21) Archives de Rouffach, citées par Th Walter,Urkundenbuch, t1,p.213 ( pièce datée du 25juin 1709)

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