II. L'apport spirituel des
Franciscains au 18° siècle.
Vers la fin du 17e siècle, la situation du Schauenberg inquiète quelque
peu le curé et le Prévôt de Pfaffenheim, et les conduit à s'adresser au
Pères Franciscains du couvent Ste Catherine de Rouffach ((22), pour qu'ils
s'occupent du
pèlerinage. Rien ne permet cependant de penser qu'ils constatent une
diminution de la pratique religieuse ou une baisse du nombre des pèlerins. On
peut néanmoins valablement supposer que c'est pour achever dans de
bonnes conditions les travaux commencés quelques années plus tôt, qu'ils appellent
les
Récollets de Rouffach. Après des négociations entre les autorités
franciscaines
et les responsables du village de Pfaffenheim(23), un contrat
d'occupation est
signé le 5 mars 1704 et approuvé par Guillaume Jacques Rinck de
Baldenstein
évêque de Bâle.
Que font les Pères Franciscains durant leur séjour au Schauenberg ? Beaucoup de choses ! Tout d'abord ils construisent un petit couvent, à côté
de la
chapelle, permettant de loger les religieux et lais mentionnés dans le
contrat
de 1704. Ils aménagent les terrasses en contrebas des bâtiments et
donnent à l'ensemble du site son aspect actuel. Malgré leurs qualités
indéniables de bâtisseurs et de zélés serviteurs de ce lieu de culte, les Religieux ont
continuellement
des démêlés avec les responsables de Pfaffenheim. Tantôt les uns se
plaignent
que les travaux promis ne sont pas réalisés, tantôt les autres
prétendent que
le service du pèlerinage n'est pas correctement assuré. Les conditions
précises
de l'installation des Franciscains au Schauenberg et les tribulations
ultérieures, durant leur séjour, font l'objet d'un autre chapitre.
Dans le domaine purement religieux, l'action des Récollets est
incontestablement positive. Ils encouragent la pratique religieuse et plus
particulièrement
développent la dévotion à la Sainte Vierge. Leur effort auprès des
habitants de la contrée apparaît surtout dans deux domaines, qui sont
encore actuellement les préoccupations de tout responsable de pèlerinage. Il s'agit
d'une part de faire monter les populations environnantes au Schauenberg,
soit individuellement, soit en procession avec leurs paroisses, puis ensuite, de
réussir leur
accueil en leur proposant un rite et des cérémonies adaptés à ce
pèlerinage
marial.
Le recensement actuel des croix et oratoires ou chapelles datés de l'époque permet de retracer facilement les chemins de procession utilisés par
les
paroisses de Pfaffenheim et de Gueberschwihr. Un certain nombre de croix
existent encore, et les inscriptions qu'elles portent permettent de
situer avec précision la date de leur érection. On peut trouver le long
du chemin de procession qui monte de Gueberschwihr des oratoires encore
entretenus actuellement, ainsi que les stations d'un chemin de croix dont les plus
anciennes sont
de style baroque, datées de 1690 à 1688, et les plus récentes portent la
date
de 1827. A la sortie de Pfaffenheim, il ne reste plus qu'une seule croix
datée de 1714, portant également mention d'une restauration en 1929. Plus près
du
Schauenberg, nous trouvons le chemin de croix érigé en 1811 par Antoine
Kueny et Marguerite Ris, son épouse, de Pfaffenheim, dans le cadre de la
restauration et de la réouverture de la chapelle au culte après la période
révolutionnaire.
Plan de situation des croix et oratoires sur les chemins de procession
de Pfaffenheim et de Gueberschwihr :
Le chemin de Croix montant de Gueberschwihr commence par trois croix
datées respectivement de 1688, 1687

et 1690, portant en relief l'emblème
du
calice et du fer de lance. Les suivantes, datées de 1827, portent les
inscriptions
MT-TS, probablement les initiales des donateurs. Sur certaines figurent
également la référence au Sacré-Cœur.
Une restauration récente n'ajoute malheureusement rien de positif
à certaines croix, vieilles de près de 300 ans. Deux oratoires encore
relativement bien entretenus sont situés le long du chemin. L'un, daté
de 1827, abrite une vierge polychrome. Un calvaire de 1825 porte la
marque d'une restauration : « Erinnerung im Jahre 1869 durch die beiden
Eheleute Joseph Lichtlé et Rose Lichtlé ». Un autre calvaire est situé à
gauche du chemin montant, daté de 1718,en
grès jaune dans sa partie
inférieure. La partie supérieure, restaurée en 1827, est en grès rose.
Par leur dynamisme et leur
zèle, les Pères Franciscains ont une grande influence sur les
populations locales. A l'exemple d'autres communautés, ils éditent un
guide spirituel, à l'intention particulière des pèlerins du Schauenberg
(24).
Tout d'abord le Geistlicher Wegweiser » évoque l'origine du sanctuaire
et en donne une courte description. Il le qualifie de « der Wunder und
Gnadenvollen Wallfart Mariahilf ». Les manifestations qualifiées
ultérieurement de « miraculeuses » et l'apparition des nombreux exvotos
dans la chapelle du pèlerinage
font l'objet d'un chapitre particulier. Les Récollets rapportent ensuite
l'organisation de l'année liturgique : le calendrier des Saints, les
jours d'obligation et de jeûne,..., puis proposent aux fidèles un
ensemble de prières, de lectures pieuses et d'actes de piété dans la
chapelle de la Vierge. Il est intéressant d'examiner les différentes
formes de dévotion proposées et toutes destinées à guider les pèlerins
dans leur démarche spirituelle. On y trouve des intercessions auprès de
St Bernard, St Augustin, St Laurent, St François, St Joseph,St Antoine,
St Bonaventure et Ste Anne. La dévotion au Sacré Cœur de Jésus tient
également une place importante (p 109 à 122) (25) et un chapitre entier
est offert également au pèlerin pour l'aider, en trois étapes, à se
préparer à la confession. La démarche spirituelle conseillée par les
Récollets dans le « Geistlicher Wegweiser » conduit tout d'abord la
personne à s'imprégner de la piété et de la ferveur nécessaires afin de
« Reu und auch demuthig zu beichten ».Cette première prière est une
demande de mise en condition, afin de pratiquer un bon examen de sa
conscience. Elle apparaît, au lecteur actuel, comme un chef d'œuvre
d'expression de pitié, aussi bien dans les formules utilisées que dans
les
comparaisons évoquées (26). Ensuite vient l'examen de conscience, encore
appelé « Beichtspiegel »(27) Enfin la troisième phase est une longue
déclaration d'intention du pénitent qui ayant exprimé son sentiment de
culpabilité d'homme écrasé devant la justice de Dieu, Lui rappelle aussi
Sa grande miséricorde (28).
Le Geistlicher Wegweiser donne également la liste des jours de Fête et
des jours de jeûne, dans les deux diocèses de Strasbourg et de Bâle.
« Strasburger Bistumbs, Tag
an welchen man schuldig ist die H. Mess anzuhoren aber auch
erlaubt ist an selbigen Tagen zu schaffen, sein folgende.(29).
An dem Tag des H. Apost. Mathia
24. Hornung
Tag des heil.Apost.Jacobi
25 Heumonat
Tag des heil. Mart. Laurentii
10. Augustii
Tag des heil. Apost. Barthol.
24. Augustii Tag des heil. Apost. Mathia und Evangelistens
21.Herbstmonat
Tag des heil. Erzengel Michaelis
29.Herbstmonat Tag des heil. Apostel Thoma
21. Christmonat
« Tag, an welchen man schuldig ist zu fasten, neben den
Fronfasten, und der 40tatigen Fasten,sein folgende.
Der Vorabend oder Vigil der Pfingsten
Des heil. Johannis Baptistà den 24. Brachm.
Der H.H. Apostel Pétri und Pauli
29. Brachm.
Der Himmelfahrt Maria 15. Augustmonat
Der H.H. Apost. Simonis und Judä
28. Weinm.
Allerheiligen
1. Wintermonat
Des heil. Apostel Andreä
30. Wintermonat
Der Weihnachten
NB. Wann aber ein solcher Vorabend auf einen Sonn oder
gebottenen Feiertag fallen sollte, so wird er den Vorabend vor
solchem Sonn oder Feiertag gehalten.
Basler Bistumbs, Tag an welchen man schuldig ist, die H. Mess
anzuhoren, und an selbigen Tägen von aller Knechtlichen Arbeit
abzustehen.
An allen Sonntägen des ganzen Jahrs hindurch.
An dem ersten und zweiten Tag Ostern und Pfingsten.
An dem Auffahrts Tag des Herrens
Tag der heiligen Dreifaltigheit.
Heil. Fronleichnams Tag
Tag der Beschneidung
Christi den 1. Jenner
Tag der heiligen drei Konigen
6. Jenner
Tag der Liechtmess
2. Hornung
Tag des heiligen Josephs
19. Mertz
Tag Maria Verkundigung
25. Mertz
Tag Johannis des Täuffers 24. Brachmonat
Tag Pétri und Pauli
29. Brachmonat
Tag Maria Himmelfahrt
15. Augustm.
Tag des H. Ludovici/Konigs in
Frankreich wird nur im Elsass angebotten
25. Augustmonat
Tag der Geburt Mariä
8. Herbstmonat
Tag Aller Heiligen
1. Wintermonat
Tag der unbefl. Empfäng. Maria
8. Christmonat
Tag der Geburt
Christi
25. Christmonat
Tag des heil. Stephani Ertz
Mart .
26. Christmonat
Tag des heil. Joh. Apost. und
Evang. 27. Christmonat
NB. Am nächsten Sonntag auf das Fest des h. Bischofs Martini
werden alle Kirchwenhungen des Basler Bistumbs alle Jahr
celebriert.
Item : An den Kirchen Patrons Tag jedweder Pfarren im obern
Bistumbs seind auch selbe Pfarr Kinder schuldig zu feiern und
von der Arbeit abzustehen.
Tag, an welchen man schuldig ist zwar die H. Mess
anzuhoren, jedannoch nach angehoreter Mess
denen
Geschäften und Arbeiten, wie an andern Arbeits Tägen obliegen
dorffe.
An dem Tag des heil. Mathiä Apost.
24 Hornung
Am dritten Tag der Ostern und Pfingsten
Tag des heil. Georgii Mart.
23 April
Tag des heil. Marci Evang.
25 April
Tag des heil. Philippi und Jacobi
1 Mai
Tag der Kreutz Erfindung
3 Mai
Tag des heil. Henrici/des Obern Bistumbs
Patron
15 Heumonat
Tag Maria Magdalenä
22. Heumonat Tag des heil. Jacobi Apostels
25. Heumonat Tag des heil. Laurentii Mart.
10 Augusti
Tag des heil. Barthol. Apostel 24. Augusti
Tag des Kreutzes Erhohung
14 Herbstm
Tag des heil. Mathäi Apos. und
Evangelistens
21. Herbstm
Tag des heil. Michaelis Ertz Engel
29. Herbstm
Tag des heil. Lucä Evangelisten
18 Weinm
Tag Simonis und Judä
28. Weinm
Tag des heil. Martini
11. Winterm.
Tag der heil. Katharinä
25. Winterm.
Tag des heil. Andreä Apostel
30. Winterm.
Tag des heil. Nicolai
6 Christm.
Tag des heil. Thomä Apostel
21 Christm Tag deren unschuldigen Kindlein/so fallet
den 28. Christm
Une autre forme de dévotion recommandée : le testament
spirituel, par lequel le pèlerin remet son âme entre les mains
de son créateur et son sauveur, et son corps à la terre, d'où il
est venu. Enfin dans ses dernières pages, le Geistlicher
Wegweiser donne une série de petites prières ou plutôt de
pensées pieuses, pour chaque instant de la journée : au moment
du réveil, quand on se lève, quand on s'habille, quand on se
lave les mains, quand on commence son travail, quand on sort de
la maison,...
La lecture de ce guide permet de se rendre compte de la forme de
piété et des marques de dévotion que les Franciscains pratiquent
au Schauenberg. Citons encore un long chapitre sur l'importance
et la pratique de la prière personnelle (pages 17 à 26), dans
lequel de nombreuses références aux textes bibliques permettent
au lecteur d'approfondir sa méditation(30).
Quant aux illustrations contenues dans le « Geistlicher
Wegweiser », il s'agit de planches représentant la Trinité, Le
Sacré Cœur, le Cœur de Marie, St Joseph, St Antoine, le Roi
David, psalmiste et « das hochwürdige Gut »
II est certain que sous l'impulsion des Pères Franciscains le
Schauenberg devient un centre de dévotion mariale dont le
rayonnement au 18e siècle va au-delà des paroisses
environnantes. Le notaire apostolique Joseph Schweigheuser nous
assure que de nombreux miracles ne tardent pas à récompenser le
zèle des religieux et la foi des fidèles (31). Citant l'ensemble
de l'œuvre des Franciscains au 18e siècle en Alsace, il écrit en
1770 : « En Alsace fleurissent de nombreux couvents de religieux
zélés de toute façon. Cependant il n'y en a pas qui prennent
plus de peine à la culture de la vigne du Christ par l'aide
apportée aux prêtres des paroisses, que les fils de S. François
: ils portent sans cesse le poids du jour et de la chaleur ;
malgré les intempéries et le froid, ils parcourent en tout temps
les villes, les bourgades et les hameaux »(32).
La Révolution arrête cette expansion du culte de la Vierge Marie
et chasse les Récollets du Schauenberg en 1791(33).
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(22) Cf Archives paroissiales de l'abbé Litzler 1848. Cf Th Walter, "
Minoritenkloster in Rufach", in Allemannia III, Band 1906
(23) Cf L.Vantrey, Histoire des évêques de Bâle, Einsiedeln 1886 tome 2,
pages 270-276
(24) II s'agit du « Geistlicher Wegweiser das ist : Weiss und Manier
verdienstlich zu wallfahrten zu dem schönem Gnaden-Bild Maria-Hilf auf
dem Schauanberg ». Ce
« guide spirituel », recueil de prières et de dévotions, destiné aux
pèlerins de N.D. du Schauenberg, connaît 14 éditions. La neuvième, datée
de 1763, est éditée à Strasbourg chez Christmann et Levrault, imprimerie
de l'intendance royale. A partir de 1780, avec la 10e édition, il parait
à Colmar, chez Decker. La douzième
édition porte la mention de l'année 1788, mais les éditions suivantes
portent également l'indication « zwölfte Auflage ». En réalité le
tableau des fêtes mobiles contenu dans le « Geistlicher Wegweiser » est
actualisé à chaque tirage et de ce fait on peut situer la 13e édition en
1805. Le F. Ignace-Marie, écrit en 1932, qu'une 15e édition de 1818 est
signalée par Ingold in Alsatia Sacra t.II, Colmar 1899 p. 301, et par M.
J. LEVY, in Die Wallfahrten der Mutter Gottes im Elsass , Colmar 1929,
p. 213.
(25) Le culte du Sacré-Cœur est déjà bien développé à cette époque. Cf
P. Victor BECK, ss.cc.,Neuf siècles d'histoire du culte du Sacré-Cœur,
Alsatia-Sélestat 1963. Il cite également l'existence de croix, portant
gravé le monogramme IHS, datant de 1687 à 1690, situées sur le chemin
montant de Gueberschwihr au Schauenberg.
(26) Extraits : ... je suis le malheureux qui descendit de Jérusalem à
Jéricho, je suis tombé entre les mains des voleurs... mon âme est une
épouse blessée... verse. Samaritain compatissant, la consolation de
l'absolution salvatrice dans mon cœur malade... o époux céleste, verse
sur mon âme, l'huile de la miséricorde... et ne regarde pas les
blessures puantes de mes péchés, faites par le poison, la tromperie et
l'illusion des assassins infernaux des âmes (höllische Seelenmorder).
(27) Les Franciscains proposent au lecteur un fil conducteur assez
simple. Tout d'abord, et de façon assez longue, il fait un examen
critique de ses pensées : de vanité et de suffisance, d'avarice,
d'impureté, de colère et de vengeance, d'impatience, de manque de
courage et de suspicion. Puis vient l'examen de ses paroles et de ses
actes envers Dieu, envers lui-même et envers son prochain. Enfin il doit
rechercher les omissions commises envers Dieu et envers son prochain. Il
est intéressant de comparer cette démarche à celle recommandée dans le
livre de prières « Maria Hilf auf dem Schauenberg » de 1932.
(28) extraits : ... je me jette aux pieds de ta miséricorde... dans
l'amertume de mon cœur, je crie vers toi... et quand je paraîtrai devant
toi et que je devrai rendre des comptes, tu me jetteras dans le feu
éternel comme un arbre qui n'a pas produit de fruits...
(29) Les douze mois de l'année sont: Jenner, Hornung, Mertz, April, Mai,
Brachmonat, Heumonat, Augstmonat, Herbstmonat, Weinmonat, Wintermonat et
Christmonat.(30)L'étude détaillée du Geistlicher Wegweiser, et plus
précisément celle de cette partie, véritable enseignement donné par les
religieux, désirant communiquer aux fidèles le goût et surtout leur
faire ressentir la nécessité de la prière personnelle, feront l'objet
d'un chapitre particulier ultérieurement.
(31) Cf Trifolium : « ubi vix non in dies per invocationem Beatissimae
Virginis Mariae patrantur miracula...». Voir aussi Grandidier in Alsatia
sacra, tome 2, p. 302.
(32) Cf R.P. Livier OLIGER in Les Couvents Franciscains d'Alsace et de
Lorraine, Amiens 1922, p. 11 et 12. « Plurima quidem per Alsatiam
florent in diverso genere zelosorum Religiosorum coenobia, nulli tamen
ad excolendam in subsidium parochorum Christi vineam plus sudant et
laborant quam viri Ordini seraphico devoti, portantes continuo pondus
diei et aestus, intemperiem et frigus, discurrentes in omni totius anni
tempore per civitates, per oppida pagosque ». L. Oliger cite aussi « La
Palestina e le rimanenti Missioni francescane », an. II, Rome, 1891, p.
18.
(33) Voir B. KELLER, « Les derniers Franciscains du Schauenberg » in AEA
1986, p. 229.
(34) « Les derniers Franciscains du Schauenberg », in AEA 1986.
(35) ADHR, L613. En application du Décret du 14 mai 1790 concernant les
biens du clergé, les membres du Directoire du District de Colmar
procèdent le 13 février 1793, an 2 de la République, à l'adjudication et
à la première enchère d'un ensemble de biens nationaux, comprenant entre
autres, les locaux du Schauenberg. L'adjudication définitive a lieu le
27 février à 10 heures. Le procès-verbal précise la superficie du jardin
du couvent et mentionne les noms des acheteurs et les conditions de
cette vente.
1. Premièrement le couvent des ci-devant Récollets situé sur la montagne
appelée Schauenberg lequel consiste en une habitation pour les
domestiques et église, ensemble un jardin d'environ deux schatz estimés
ensemble non y compris les autels, les bancs, les tableaux, les deux
cloches, ni les grillages à 800 livres. Les acquéreurs seront tenus de
démolir à leurs frais les dits bâtiments et de rendre la place nette
dans le délai de six semaines. Sous cette condition et réserve le dit
couvent et dépendances ont été enchéris par Antoine Runner de
Pfaffenheim, pour lui et ses consorts à la somme de quinze cent vingt
livres cy 1525 livres.
2. La place de la chapelle située au pied de la montagne appelée
Schauenberg avec la petite habitation qui se trouve à côté de la dite
chapelle estimée à 120 livres. L'adjudicataire est tenu de démolir la
dite chapelle à ses frais et de rendre la place nette dans le délai de
six semaines.
... Et personne n'ayant voulu faire de plus haute mise, nous, les
Commissaires judiciaires avec le procureur-syndic, avons déclaré le dit
Antoine Runner et ses consorts, dernier adjudicataire en définitif des
dits biens ci et d'autre part spécifiés ; en conséquence leur avons
adjugé définitivement avec pleine propriété et possession, conformément
à l'article cinq du titre trois du décret du 14 mai mille sept cent
quatre vingt dix, à charge pour les adjudicataires de payer leur mise
dans les termes stipulés au procès-verbal de première enchère et de se
conformer aux autres charges, clauses des conditions y portées.
... La minute de l'acte d'adjudication est écrite et enregistrée à
Colmar le 15 mars 1793. Les signataires sont : Antoine Runner, Sigust,
Flesch et André Boesch.
Le deuxième paragraphe concerne la chapelle Saint Léonard et une petite
maison y attenant, restes de l'ancien couvent près de Husen ou Husern,
village disparu. Un chapitre spécial abordera ultérieurement son origine
au cours du 11° siècle. |