4. Les positions du curé et du prévôt en
1766 Le 7 octobre 1764, Ignace Jeg, chapelain de Schauenberg depuis 1762,
donne sa démission par un acte passé devant notaire (26). Les raisons de
cette
décision ne sont pas connues, la durée réduite de son passage comme
chapelain
du Schauenberg peut cependant être le signe de l'existence d'un malaise
autour de la fonction. Ignace Jeg qui n'a qu'une expérience de vicaire
durant
deux ans, ne maîtrise probablement pas suffisamment la situation. Ses
prédécesseurs depuis 1697 occupent respectivement les fonctions de chapelains
pendant 16, 32 et 17 ans. C'est dans une lettre adressée à l'évêque de
Bâle
que le curé André Muller désigne, comme il en a le droit, le successeur
de
Jeg. Il s'agit de André Sommereisen, originaire de Rouffach, vicaire à
Gueberschwihr de 1753 à 1756, puis vicaire à Rouffach de 1762 à 1764. Il sera
chapelain du Schauenberg de 1764 jusqu'à sa mort en 1772.
Le curé rappelle que le droit de désigner le chapelain du Schauenberg
lui appartient : « le patronage et le droit de présentation appartient
à nous
curé du dit Pfaffenheim, à condition cependant que nous présenterons le
sujet
qui nous sera recommandé par le prévôt et gens de justice du lieu, s'il
s'y
en trouve un bon et habile prêtre originaire de l'endroit ou
apparenté... »(27)
Le prévôt et les gens de Justice remettent au curé leur droit de
recommandation
d'un sujet dès le 28 octobre (28).
Les relations « administratives » entre les différentes parties
gravitant
autour du pèlerinage ou couvent du Schauenberg doivent avoir atteint un
degré de tension tel que l'année suivante en 1766, se déclenche un
ensemble
de démarches et d'interventions de tout genre.
Tout d'abord le prévôt Bussy de Pfaffenheim officialise le 13 avril
1766,
l'accord de cession du Schauenberg aux récollets. Pour certains actes,
il est
nécessaire de citer le texte intégral, afin de respecter l'esprit des
intervenants
et le contexte souvent très flou, voire de contradiction dans lequel
certaines
décisions importantes et pouvant engager l'avenir de façon hasardeuse,
sont
prises.
« En vertu d'un décret de Sa Grâce Monseigneur l'Intendant, du 16
novembre 1765, comme suite à la requête du révérendissime père
provincial
du saint ordre de François et du RP George Gschickt, actuel supérieur au
Schauenberg, qui désirent acquérir la chapelle et les dépendances
appartenant
à la communauté de Pfaffenheim, c'est pourquoi, le prévôt et les gens de
Justice, en réponse à un acte présenté par les RP, il y a 10 jours
environ,
disent que le don de la fabrique du Schauenberg doit être fait, et la
totalité
du fonds cédé aux pères, à condition que les dits pères prennent à leur
charge
maintenant et pour toujours, tout ce qui était jusqu'à présent à la
charge de
la communauté de Pfaffenheim et à de la fabrique, concernant la chapelle
et
ses dépendances, et qu'ils se portent garants de cette cession, et
qu'ils doivent
rester aux droits et contenu de la transaction de 1704. Donné à
Pfaffenheim
dans la chambre du conseil, le 13 avril 1766 et ont signé comme préposés
après avoir recueilli les voix de l'ensemble des membres de la
communauté.
Signé Bussy, Martischang, Meistermann, Joseph Diringer »(29).
Les récollets tardent à donner une réponse à la proposition de Bussy. Le
projet de cession ne leur convient-il pas exactement ou bien ne
voient-ils pas
la nécessité de se presser? Toujours est-il que le 17 septembre, le
prévôt
Bussy, le receveur de la communauté et un certain nombre de préposés s'adressent-ils par écrit au RP supérieur. Ils lui font savoir que la
proposition de
cession leur a déjà été notifiée deux fois et que maintenant
Monsieur l'Intendant
les autorise d'exiger que les religieux fassent faire les travaux nécessaires(30)
Le 19 septembre, le supérieur George Gschickt prend connaissance du
contenu de la lettre que lui présente Antoine Diringer, désigné de droit
pour
cela. Il émarge ce document en présence de deux préposés de Pfaffenheim,
Michel Gerber et George Plopf, désignés comme témoins (31).
A quelles conditions le prévôt Bussy cède-t-il le Schauenberg aux religieux ? Rappelons que le curé n'est pas d'accord, malgré la clause de
sauvegarde contenue dans ce nouveau contrat pour ne pas léser les intérêts du
curé et
du chapelain. La chronique du vicaire Litzler, commencée en 1848 et à
laquelle font référence la plupart des historiens du Schauenberg cite :« Les
pères cédaient à l'hôpital de Pfaffenheim tous les biens fonds qui
appartenaient
au Schauenberg et se réservaient toutes les offrandes. Pour ne pas léser
les
intérêts du curé et du chapelain, le receveur de l'hôpital devait payer
tous les
ans 20 livres steblers au curé et 5 livres au chapelain. Faculté serait
laissée
aux pères de chercher gratuitement les pierres, et moyennement un prix
équitable le bois nécessaire pour les constructions. Il leur était permis de
chercher l'eau partout où ils en trouveraient, la commune leur fournirait
gratuitement
une première fois les conduits de bois, et les céderait toujours dans la
suite
contre un prix équitable ». On y indique aussi que ce nouveau contrat
est
signé le 21 septembre 1766 devant le notaire et contresigné par Josué Ricklin
provincial des franciscains.
Quelles sont les raisons qui conduisent le prévôt et le curé à avoir des
avis totalement différents sur l'avenir du Schauenberg ? Le premier
voit-il
dans la cession complète de l'ensemble du pèlerinage à l'ordre des
franciscains
une solution pour éviter à la communauté de Pfaffenheim la lourde charge
de l'entretien des bâtiments ? Le second y ressent-il une atteinte à ses
droits
personnels ou craint-il que ses paroissiens ne le quittent, attirés par
la pratique
religieuse plus dépouillée et paraissant plus sincère que prêchent et
vivent
ces religieux ? Rappelons que le rayonnement du couvent des franciscains
de
Rouffach est certain, et qu'une très grande majorité des religieux du
XVIII°
siècle originaires de Pfaffenheim, se trouve parmi les ordres mendiants
et
particulièrement chez les récollets.
Dans le chapitre suivant, la lecture du rapport du recteur Rieden
adressé
à l'évêque de Bâle en 1767, permet de mieux cerner la personnalité du
curé
André Muller et surtout celle du chapelain André Sommereisen.
5. Inspection générale du Schauenberg de 1767 à la demande de l'Evêque de
Bâle
Par un décret du 14 mars 1767, Simon Nicolas de Montjoie, évêque de
Bâle de 1762 à 1775, charge Christophe Rieden, juré du chapitre rural
Citra
Colles et ancien curé de Soultz, d'effectuer une enquête détaillée sur
le
Schauenberg avec visite et inspection des lieux. Ce prêtre, malgré son
âge et
certaines infirmités remplit cette délicate mission avec beaucoup de
soin et
de précision, faisant appel à des maîtres dans les professions du
bâtiment
extérieurs à Pfaffenheim. Il dresse un état des lieux très complet,
accompagné
par Joseph Gassman, prêtre primissaire à Rouffach et qui sera en 1780,
le
syndic chargé de défendre les intérêts des récollets.
Le 7 avril suivant, Rieden monte donc au Schauenberg, accompagné de
Gassman, faisant fonction de secrétaire-greffier. Dans un procès-verbal
de 11
pages, rédigé en français, sauf les deux pages du rapport des experts,
il donne
une description complète de l'état des locaux et précise surtout les
conditions
dans lesquelles il procède à cette inspection. Sont convoqués ce jour,
d'une
part le père George Gschickt, supérieur du couvent du Schauenberg, le
père
Ferdinand Scheck, définiteur résidant à Rouffach et représentant le P.
Josué
Ricklin, provincial des franciscains, et d'autre part le curé André
Muller et
le chapelain André Sommereisen.
Fort habilement Rieden rappelle que les deux parties ont été
régulièrement
convoquées, comme le prouvent les accusés de réception et leur fait part
des
différentes décisions de la communauté de Pfaffenheim relatives à la
cession
du Schauenberg aux récollets. Il
écrit : «... avant que nous voulions
nous
transporter dans la dite chapelle, sont comparus le sieur Charles Bussy,
prévôt
de Pfaffenheim avec les bourgmaistre, gens de justice et élus et dix
sept
bourgeois du dit Pfaffenheim, après que nous leur avons fait la lecture
de la
dite requête, décret du quatorze mars dernier, et de notre ordonnance du
premier avril, leur avons demandé s'ils confirment et ratifient la
cession faite ;
le sieur prévôt a dit pour réponse oui, qu'il confirme, ratifie la
cession qu'il
avait faite aux RRPP récollets du dit Schauenberg le treize d'avril
l'année
mille sept cent soixante et six pour sa personne et a signé Bussy »
Donc aucun doute n'est possible. Rieden confirme devant les personnes
citées et réunies au Schauenberg, le souhait de le céder aux récollets,
exprimé
le 13 avril 1766 par le prévôt Bussy et les responsables de Pfaffenheim.
Puis continuant son exposé, il annonce sans faire de commentaire, qu'une
majorité des responsables de la communauté qui se sont prononcés pour la
cession en 1766, se rétracte maintenant et n'est plus d'accord. Il
déclare :
« ...sont comparus les bourgmaistre, gens de justice, élus et les dix
sept
bourgeois, après les avoir demandé s'ils voulaient consentir à la même
requête
du quatorze mars dernier, que les RRPP récollets ont présenté à
Monseigneur
l'évêque de Bâle, ont répondu que non, mais qu'ils voulaient se tenir à
la
convention faite entre eux et les dits Révérends pères de l'année mille
sept
cent et quatre...... les dits bourgmaistre, gens de justice, élus et dix
bourgeois
s'opposent formellement et rétractent leurs signatures...... et disent
qu'ils veulent faire les réparations nécessaires après la visite faite... ».
Rieden note aussi
que ces mêmes personnes de Pfaffenheim s'engagent, si les revenus de la
fabrique ne suffisent pas, à contribuer aux dites réparations de leurs
propres
moyens, pour cette fois-ci, mais pas pour l'avenir.
On peut remarquer que l'influence du prévôt Bussy a du être prépondérante lors de la décision de 1766. Rieden y reviendra de façon plus précise
dans
le rapport qu'il transmettra à l'évêque de Bâle.
Faisant ensuite comparaitre le curé Muller, il lui fait remarquer que
ses
titres de l'admission pour le curé de Pfaffenheim ne comportent point de
mention de la dite chapelle. Par conséquent, il lui demande
officiellement s'il
veut avec les revenus et offrandes appartenant à la chapelle, faire
faire les
réparations nécessaires. Le curé Muller est d'avis que cela ne regarde
nullement
la qualité du curé, qu'il laisse tout cela à qui il appartiendra et
qu'il se tient
aux clauses du contrat du 5 mars 1704 et au décret donné par l'évêque de
Bâle le 24 janvier 1707 (32).
Après cette mise au point concernant les travaux matériels, le recteur
Rieden demande au curé, s'il veut « conserver le pèlerinage du
Schauenberg,
augmenter la gloire de Dieu et la dévotion de la Ste Vierge pour la
consolation
des pèlerins, en prêchant, disant la messe, entendre la confession ». Sa
réponse
est courte et nette : « ...de sa vie il n'a su ce que c'est de refuser,
ni d'épargner
des peines et travaux, qui peuvent contribuer au salut des fidèles ».
A ces mêmes questions, le chapelain Sommereisen répond : « cela n'a
jamais regardé le chapelain du Schauenberg et de Pfaffenheim, et qu'il
veut
jouir de tous les droits et prérogatives de ses prédécesseurs et qu'il
laisse les
réparations à ceux qu'il appartiendra, et qu'il se tient simplement à la
fondation
faite l'année 1483 et à la transaction faite entre la communauté de
Pfaffenheim
et les récollets du Schauenberg ».
Avant d'entreprendre la visite des locaux, Rieden donne acte aux parties
de leurs dires et réquisitions. Il prend également acte des déclarations
du curé
et du chapelain, comme n'étant pas nantis d'autres titres, et de la
rétractation
des préposés de la communauté de Pfaffenheim au sujet de la cession.
Pour conserver la clarté nécessaire dans cette évocation, il est
préférable
de faire figurer en notes le rapport d'inspection dans son intégralité.
Il s'agit
de l'unique document connu, rapportant avec une grande précision l'état
des
locaux de la chapelle et des dépendances du Schauenberg après une
occupation
de plus de 60 ans par les franciscains (33).
Après cette visite et après avoir dressé un état des lieux, le
recteur Rieden
rend compte de sa mission à l'évêque de Bâle (34).
Il écrit sans ambiguïté qu'il ne comprend pas le comportement du curé
dont les intérêts ne sont aucunement lésés dans le projet de cession : «
...quelqu'avantageux que soit à la communauté de Pfaffenheim le projet de
cession
à faire aux récollets du Schauenberg des revenus et offrandes de la
chapelle
du lieu, moyennement que ces derniers se chargent de l'entretien des
bâtiments
qui en dépendent, ce projet vient de rencontrer néanmoins des
contradictions
aussi peu attendus qu'elles paraissent déraisonnables, la première
procède du
fait du sieur curé de Pfaffenheim dont la conduite ne parait n'être
guère des
mieux réfléchies... d'où il semble que son propre intérêt devrait le
porter à
donner les mains à l'arrangement proposé ».
Présentant ensuite à l'évêque la personnalité du curé André Muller, il
cite : « ...flatté de cette circonstance, il envisage comme une
prérogative éminente, à laquelle il croirait donner atteinte en consentant à une
cession qui n'y touche, qu'autant qu'elle lui ôte sa portion
d'injonction que sa qualité lui
attribue sur le temporel de la chapelle ».
Enfin Rieden se permet de porter un jugement sur la qualité du travail
pastoral du chargé d'âmes de Pfaffenheim : « ...il est encore à naître
que ce
pasteur mette en œuvre son zèle pour le salut des âmes dans ce
pèlerinage.
S'il y vient de temps en temps, c'est bien plutôt pour faire montre de
sa
préséance et de retirer sa part des troncs, tandis qu'il laisse le soin
de tout le
reste aux RP et n'a pas hésité jusqu'ici de les charger des 5 à 6 feux
placés
à Osenbuhr, situé à une petite lieue derrière le Schauenberg,
conséquemment
la partie la plus pénible », et il conclut : « dans ces circonstances
l'on peut
conclure que sa résistance n'est que l'effet d'une vaine gloire, la
dissimulation
et la réserve affectée avec laquelle il a répondu lors du procès-verbal,
autorisant
à le croire ».
Il soupçonne même le curé d'être à l'origine de la rétractation citée
plus
haut : « ...l'on vient à la rétractation des 17 bourgeois. Rien n'est
plus singulier
que cette rétractation que l'on est tenté de regarder comme un ouvrage
prémédité du sieur curé, puisque le commissaire soussigné n'a appelé à son
opération
que le sieur Bussy et les échevins. Le premier a persisté dans son
sentiment
de consommer la cession parce qu'il a passé l'avantage et la commodité
qui
en résultait à la communauté dont les intérêts lui sont confiés. Les 17
bourgeois
(en marge : le bourgmaistre et les échevins) s'y sont refusés sans avoir
pu
indiquer aucun grief, encore moins prouvé que la communauté en pouvait
souffrir dans la suite ».
Rieden explique que la plupart des 17 bourgeois mentionnés ci-dessous,
appartiennent « à ce qu'il y a de plus bas dans la bourgeoisie... et
entraînés
sans doute par une sollicitation tierce ». Il n'approuve évidemment pas
cette
façon de procéder et n'envisage pas d'autre éventualité pour sortir de
cette
situation que celle de céder le Schauenberg aux récollets.
Enfin il chiffre, aidé par les experts maçon et charpentier qu'il a
convoqués, les travaux indispensables à 4000 livres, somme dont ne dispose
pas la
communauté de Pfaffenheim. En conclusion, compte tenu de tous les arguments
évoqués, il estime à l'intention de l'évêque de Bâle : « ...qu'il
y a lieu
d'accorder votre approbation à la cession proposée et autorisée du
commissaire
de la province, ce faisant ordonner que le lieu de Schauenberg sera et
demeurera
démembré à l'avenir de la cure de Pfaffenheim pour les fidèles y être
desservi
et administré par les RRPP récollets résidant à l'hospice du dit lieu,
sauf à
changer, augmenter ou diminuer dans la suite suivant l'exigence du code
»(35).
Le curé de Pfaffenheim, de son côté, ne se considère pas battu. A
l'évêque
de Bâle qui lui a fait part du souhait exprimé par les franciscains, il
écrit :
« ...qu'il ne s'opposera jamais à ce qui peut contribuer à la plus
grande gloire
de Dieu et à l'augmentation de la dévotion à la Très Sainte Vierge ;
mais les
droits de son bénéfice ne lui permettent pas de donner les mains à la
cession
qu'on sollicite et la communauté de Pfaffenheim n'a point qualité
suffisante
pour la faire... le suppliant entrera avec le même zèle qu'ont eu les
prédécesseurs en tout ce qui pourra contribuer au maintient et à la décoration
du
pèlerinage... mais il est de son devoir de maintenir comme eux les
droits
paroissiaux qui lui appartiennent incontestablement dans ce lieu saint
de même
que dans l'église baptismale du lieu »(36).
Le curé André Muller confirme donc son avis : « il est sensible que
cette
juridiction (la juridiction paroissiale du curé), ainsi que l'état du
bénéfice de
la chapellenie serait incompatible avec la cession de l'église à un
ordre religieux ».
Finalement, en cette fin de l'année 1767, le pèlerinage du Schauenberg
reste « cédé » aux pères récollets par la communauté de Pfaffenheim,
malgré
l'opposition du curé et avec l'accord de l'évêque de Bâle.
André Sommereisen, chapelain du Schauenberg décède en 1772. La
nomination de François Joseph Deninger, prêtre à Rouffach, proposé par
le
curé de Pfaffenheim, est acceptée par l'évêque de Bâle le 3 novembre
1772 (37).Le conseil souverain d'Alsace enregistre cette nomination et rend
exécutoire
ses droits (38).
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(26) François Ignace Jeg, né à Rouffach le 6 janvier 1732. Vicaire à
Friesen, puis à l'âge de 32
ans, il est chapelain de ND du Schauenberg. Après sa démission, il est
chapelain des Trois-Rois
à Rouffach (1764-1792). En décembre 1791, il reste à Rouffach, malgré
l'arrêté du 2 novembre.
Il est signalé comme déporté. Amnistié en 1802, on le retrouve prêtre à
Rouffach où il meurt le
14 août 1807.
(27) Cf minute de Chauffeur l'aîné, rédigé pour les besoins du procès de
1786. Il s'agit d'une
lettre du curé André Muller à l'évêque de Bâle.
(28) Cf minute de Chauffeur l'aine : « si M. le curé pouvait se faire
donner un nouvel acte du
prévôt et préposé ou gens de justice de Pfaffenheim qui fut daté du jour
qu'il lâchera sa présentation,
ce ne serait que mieux. Car il ne convient pas que les gens de justice
donnent à M. le curé de
nommer sans leur concours soit antérieur à la vacance du bénéfice qui ne
date que du jour de
l'ampliation de la démission du dernier titulaire ».
(29) ADHR 141 J 262
(30) ADHR 141 J 262. Neuf signatures supplémentaires figurent sur cet écrit
destiné au père supérieur
(31) Les signataires suivants sont mentionnés : Johan michael flesch als burgermeister, lichtenberger,
kueny, dorfler, meistermann, wintzenrieth als aufschutz- antoni hanauer,
mzarx furodt, michel schaflin, michel veber,georg diringer,Johan michel freitag Joseph hofer, lindscher,
Joseph diringer,
diebolt, pflanzmeyer, anton martin, anton rosé, mathieu bruchs, thomas
frauer, ignati dirringer,
michel meisterman, martin rosé.
(32) Rieden cite en plus un contrat datant de 1707 dont on ne trouve
trace nulle part ailleurs.D'après le contexte, il ne peut que s'agir d'une confirmation du contrat
de 1704.
(33) ADHR 141 J 264 Etat des lieux.
1. que le crépissage de l'extérieur de la chapelle est endommagé par
l'intempérie dans plusieurs
endroits, et même détaché et tombé entièrement dans quelques-uns, qu'il
est d'une nécessité
urgente de le bousiller et rétablir, que le mur qui sert d'appui au
chemin qui conduit à l'hospice
des R. pères, passant à côté de la chapelle, et qui était ci-devant de
largeur de dix pieds, est
actuellement réduit aux deux tiers, ce que nous avons observé de
provenir de l'écroulement du
dit mur d'appui, et comme la rampe est entièrement raide dans cette
partie, il est indubitable,
que tout le reste de ce chemin écroulera insensiblement, jusqu'au pied
de la chapelle, dont les
fondements risquent de manquer en sorte qu'il est dans la nécessité
indispensable d'y pourvoir
incessamment en élevant le mur d'appui dans son ancien état en pierre de
taille, et pour le garantir
d'un écroulement ultérieur de poser des contreforts au pied du mur.
2. nous avons observé que dans la fontaine établie au dit lieu, tant
pour l'usage des journaliers
des R. pères, que pour le service intérieur de la chapelle est
entièrement dégradée, que le récipient
des eaux à la source est détruit par la caducité, de manière que les
insectes fourmillent dans les
eaux au point que l'on ne peut plus s'en servir sans danger, et que
depuis plusieurs années les
R. pères sont obligés de se pouvoir des eaux ailleurs, et de
l'aller-puiser à plus de trois cents
toises de distances de l'hospice dans le bas revers de la montagne, que
même ils en manquent
dans les temps de sécheresse ou de gelée, de manière qu'il est également
urgent de rétablir cette
ancienne fontaine dont la source se prend environ à une demi lieue de
distance de l'hospice et
cy est conduite par des tuyaux que nous présumons être absolument hors
de service.
3. nous étant transporté dans l'intérieur de la chapelle, nous avons
observé qu'il se trouve au
plafond une peinture en fresque, cy devant faite par les soins et aux
frais d'une charitable personne,
laquelle peinture nous avons remarqué être considérablement endommagée,
et avons vérifié par
les tâches d'eau qui sont imprimées dans le plafond même, que ce dommage
provient d'un mauvais
état dans lequel se doit trouver la toiture, la pluie et la neige
pénétrant dans le grenier il laisse
des dépôts qui s'imbibent dans le plâtre, le détruise furtivement, ce
qui est visible par les différentes
fentes et crevasses que l'on y découvre tout au travers, qu'il y en a
même une pierre absolument
emportée et laisse une couverture au dessus de l'autel de St Ulrich, et
qui traverse de part en
part au dessus du petit clocher, au moyen de quoi le sacrifice est
interrompu sur le dit autel depuis
trois ans ainsi que les dits R. pères ont assuré, que par conséquent
cette réparation est indispensable.
4. avons observé qu'à côté de l'autel de St François les fondements du
mur étaient entamés,
ce que nous avons aperçu de provenir de la filtration des eaux qui
descendent la montagne dans
les temps pluvieux, à quoi il est important de remédier le plus tôt
possible pour empêcher la
pourriture de ces fondements, ainsi que d'autel et du confessionnal qui
y sont, lequel autel est
actuellement déjà pourri par pierres et même jusqu'à la table, au point
à n'y pouvoir célébrer le
saint sacrifice, que le confessionnal ne peut plus servir dans les temps
des pluies, par la quantité
d'eau qui pénétrant, de façon que le confesseur et le pénitent se
trouvent dans l'eau, que conséquemment il est essentiel de découvrir les moyens de dériver cette
infiltration, soit par un conduit
souterrain ou autrement.
5. étant entré dans la sacristie, nous avons reconnu quelques fentes
dans la voûte, qui nous
ont fait soupçonner, que la toiture était également dans un mauvais état
dans ces parties, et que
la pluie et la neige causent des dommages, d'autant plus que ces fentes
communiquent jusque
dans les murs de face de cette sacristie, dans laquelle nous avons
observé que les ornements et
linges servant au service divin étaient tellement usés, qu'il est
nécessaire d'en réformer la meilleure
partie, que quoi ce pèlerinage soit beaucoup fréquenté, il ne s'y trouve
aucune soutane entière
pour les prêtres étrangers, plus avons observé au lutrin, que le
crépissage du plafond était à moitié
débâché et tombé, le surplus fendu de toute part, ainsi que les lattes
qui retenaient le plafond entièrement pourries, et le tout à réparer, et qu'enfin le banc qui se
trouve dans le chœur de la
chapelle est entièrement rompu et renversé, que la lampe, dont
l'entretien est à charge de la
fabrique est cassée et hors de service, et ayant de suite voulu prendre
inspection du grenier, de
la toiture ainsi que du clocher, les R. pères nous ont représenté que
l'on n'y pouvait monter, que
par les moyens d'une échelle, il ne nous a pas été possible d'y grimper,
soit à cause de notre âge
avancé, soit par rapport aux vertiges et autres infirmités, dont nous
sommes affligés, pour quoi
nous avons nommé d'office du consentement des parties, les nommés andré
fohler et martin
geiger les deux maitres maçon et charpentier, bourgeois de la ville de
Rouffach, le serment d'eux
préalablement pris, à la manière ordinaire, à l'effet de faire la visite
des parties cy-dessus rappelées,
ainsi que tout ce qu'ils pouvaient découvrir de défectueux dans le
surplus de cet édifice, à quoi
les dits fohler et geiger, ayant procédé à l'instant, et ils nous en ont
remis leur rapport qu'ils ont
fait rédiger par notre greffier à ce commis, et que nous avons jointe à
notre présent procès-verbal,
ensuite de quoi, et pour nous enquérir des moyens à pourvoir aux
différentes réparations, dont
cette chapelle est susceptible le tout conformément au dit décret, avons
interpelé, tant le R. pères
récollets que le sieur Bussy prévôt, de nous déclarer la portée des
offrandes, et autres revenus
de la chapelle, si aucun il y a, lesquels nous ont dit que tout le
revenu ne consistait que dans une
somme d'environ trente livres de rente constituée sur capitaux, qu'à
l'égard des offrandes le
produit aurait si considérablement diminué depuis plusieurs années,
qu'il ne valait pas la peine
d'y faire aucune attention, ni d'en espérer aucun secours pour les dites
réparations, parce que
leur destination principale se portait à l'entretien des lumières et des
linges, auquel ces offrandes
pouvaient à peine suffire, que la raison de cette modicité d'offrande
était que le public était
prévenu qu'elles tournaient au profit de la communauté et du sieur curé
de Pfaffenheim uniquement
(sic), et n'étaient point employées à la décoration de la chapelle, que
ce préjugé ralentissait de
plus en plus la charité des fidèles à cet égard, et qu'il au surplus il
ne nous a apparu aucun moyen
à fournir à la dépense que ce grand concours de réparations occasionnera,
de tout quoi avons
dressé le présent procès-verbal pour y celui être envoyé à son altesse
monseigneur l'évêque de
Bâle, être par lui statué ce qu'au cas appartiendra. Fait au dit lieu du
Schauenberg le jour et an
que dessus, signé Rieden et Gassmann, commis-greffier.
Suit encore le rapport des deux experts, rédigé en allemand qui ne fait
que corroborer de façon
plus technique la description de Rieden. Le document conservé aux ADHR
porte la mention :
collationné et trouvé conforme à son original et signé comme est dit est
représenté et rendu à
l'instant par moi soussigné greffier de Massevaux le 28 avril 1767 signé
Wilhem, greffier.
(34) ADHR 141 J 273
(35) ADHR 141 J 273. Le recteur Rieden ajoute à la fin de sa lettre
qu'il a tardé un peu à
transmettre son rapport, ne voulant pas « l'importuner pendant cette
quinzaine de pacques »
Puis il termine par «j'ai bien du pardon à demander à Votre Altesse de
m'être servi d'une main
étrangère, une infirmité ne me permettant pas d'écrire de ma main ».
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